citation deuil périnatal

À l’occasion de la journée de sensibilisation au deuil périnatal, j’ai souhaité vous donner quelques outils pour essayer de sortir la tête de l’eau face à la tragédie de la perte de son enfant. Vous avez besoin d’aide ? Voici quelques clefs pour avancer quand on est confronté au deuil périnatal

Découvrez l’association AGAPA 

Depuis 1994, l’association Agapa accompagne et soutient les personnes confrontées à un deuil périnatal ou une interruption de grossesse quelle qu’en soit la cause : IVG, IMG, fausse couche, mort in utero, décès juste après la naissance, grossesse extra-utérine, etc. Elle est présente dans une vingtaine d’antennes en France métropolitaine et peut également accompagner à distance.

L’association propose 3 types de soutien :

· les parcours individuels qui se déroulent sur 15 à 18 séances ;

· les cafés-rencontres ponctuels qui vont permettre d’échanger avec des personnes ayant vécu la même chose ;

· les groupes de parole qui réunissent des couples pour cheminer ensemble pendant un an.

Ces différentes formes d’accompagnements, complémentaires, permettent de libérer la parole autour d’un événement vécu bien souvent dans une grande solitude, trouver une oreille attentive à la peine ressentie, pouvoir déposer et verbaliser des émotions parfois violentes et trouver une place ajustée pour reprendre et poursuivre son chemin de vie.

« J’ai choisi d’assister à un café rencontre avec des papas seulement. J’avais besoin de me sentir dans un espace où je serai compris. Nous avons vécu le même drame. Tous, nous avons raconté notre histoire. Pour certains, le drame venait de se produire, pour d’autres, c’était déjà plus ancien, mais tout s’est fait dans une bienveillance et une simplicité qui était extrêmement libératrice. Cela m’a permis de comprendre que ce que j’ai pu ressentir, ce que je ressens, est normal et légitime. J’ai compris qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réaction face au deuil et que tous, à notre manière, nous avons essayé de trouver des façons pour honorer notre bébé » témoigne Marc-Antoine, après un café-rencontre.

L’association Agapa est également un organisme de formation, certifié Qualiopi, qui propose une formation à destination des professionnels de santé pour apprendre à accueillir et écouter les personnes touchées par un deuil périnatal Cette formation de 2 jours a lieu plusieurs fois par an à Paris, et peut être organisée dans toutes les structures qui en font la demande tout au long de l’année. Très riche, fondée sur des échanges interprofessionnels et des mises en situation, elle permet d’ajuster sa pratique aux ressentis des parents endeuillés.

La troisième mission de l’association concerne le volet sensibilisation du grand public. Agapa se tient aux côtés des pouvoirs publics pour porter la voix de celles et ceux qu’elle accompagne. L’association organise régulièrement des événements comme celui à l’occasion de la journée mondiale du deuil périnatal, qui aura lieu du 9 au 13 octobre sur les réseaux sociaux.

Pour contacter l’association : 01 40 45 06 36 – contact@agapa.fr – www.association-agapa.fr 

Retrouvez nous sur les réseaux sociaux : Facebook, Instagram, LinkedIn

Profitez d’un accompagnement personnel spécialisé dans le deuil

Stéphanie Ailloud, psychopraticienne spécialisée en psychotrauma et périnatalité, formatrice/superviseure de pratiques professionnelles en périnatalité.

J’accompagne les personnes percutées par un événement violent ou une réactivation intense émotionnellement et/ou physiquement dans leur parentalité. Que ce soit directement ou par le biais de quelque chose qui resurgit.

Généralement, on vient me voir :

⭐Quand bébé s’est envolé.

⭐Quand l’accouchement s’est mal passé.

⭐Quand la parentalité fait ressurgir des choses qui semblaient rangées, derrière nous et qu’on ne se reconnaît plus.

⭐Quand la grossesse est intense émotionnellement (et très souvent lors d’une « grossesse d’après »).

Au fil du temps, j’ai développé 2 spécialités que j’enseigne aujourd’hui :

⭐l’accompagnement des parents endeuillés d’un bébé qui n’a pas ou peu vécu.

⭐les réactivations émotionnelles, voire traumatiques dues à cette période si particulière.

J’ai également créé la communauté « L’autre côté de la périnatalité » dont le but est de proposer un réseau de professionnels allant de sensibilisés à spécialisés, partageant des connaissances solides et un socle de valeurs qui se ressentent dans la sécurité et dans la pertinence de leurs accompagnements.

Et je suis aussi la maman de deux enfants. Un petit garçon qui est à mes côtés tous les jours et sa grande sœur qui l’est, mais différemment.

 Comment se passe un accompagnement pour un deuil périnatal ?

Alors bien sûr pour répondre, je vais faire de grosses généralisations… Et je m’en excuse. Un accompagnement lors d’une GEU, d’un arrêt précoce de grossesse, d’une IMG, d’une MFIU, d’un décès lors de la naissance ou dans les jours/semaines qui suivent n’aura clairement rien à voir dans les faits…

Pour autant, on pourra retrouver quelques éléments communs.

La première étape va être d’offrir au parent un espace dans lequel il se sentira en sécurité. Et cela peut déjà être un vrai sujet en fonction de ce que la personne a vécu. 

S’il s’est senti trahi, délaissé… le lien mettra plus de temps à s’installer que quelqu’un qui est bien soutenu.

Dans ce temps, nous allons parler de la perte. En effet, si le vécu est différent pour chacun.e, il est primordial de s’intéresser à cet être qui n’est plus là physiquement et à ce que cette perte provoque chez le parent.

D’autant plus dans le cas du deuil périnatal où il n’y a à la fois que peu de traces tangibles et peu de soutien. L’entourage est bien souvent sidéré et ne sait pas comment agir. Faire connaissance sera la clé.

Ensuite, toujours dans ce temps de tissage de relation, il est intéressant de situer la personne dans son contexte, son entourage. Ce qu’elle a fait, ce qu’elle vit au quotidien, les impacts de cette perte. Afin d’identifier les ressources présentes ou absentes.

J’aime prendre le temps de tisser une relation de confiance.

Par la suite, l’accompagnement pourra s’orienter autour de plusieurs axes.  

–        Accompagner à prendre conscience de la réalité de la perte :  sortir de la sidération et comprendre ce que cette perte va avoir comme conséquence dans la vie du parent.

–         Accueillir et faciliter l’expression des émotions. Permettre de les comprendre : les émotions peuvent être intenses ou dissociées. Dans tous les cas, c’est dur. Avoir quelqu’un qui permet de verbaliser toutes les émotions, toutes les pensées et qui soit en capacité de mettre de la compréhension sur les mécanismes en jeu est précieux. C’est même la clé pour que le parent puisse à nouveau trouver des points de repères.

 –          Recréer du lien :

·       Avec le bébé : la perte, c’est le lien qui se coupe brutalement. L’un des aspects du travail sera de transformer ce lien. J’aime dire que nous travaillons à transformer un lien qui était extérieur en un lien présent à l’intérieur. Quelque chose de très intime.  

·       Avec ses proches : là encore, l’impact social est très fort. En fonction du passé des parents, des blessures peuvent se rouvrir et devenir insupportables. Porter notre attention sur ces relations va aussi être important.

  ·       Avec soi : bien souvent, les parents verbalisent qu’ils ne se sentent plus « comme avant » et pas encore devenu.es cette « nouvelle personne ». C’est une des étapes du travail d’accompagnement, laisser émerger cette nouvelle facette.

  –          Réinvestir la vie, la joie sans avoir la sensation de trahir son bébé. Ce point est quelque chose de récurrent, trouver l’’équilibre entre avancer, se remettre en mouvement et la peur d’oublier ou de trahir son bébé. Cette partie de l’accompagnement nécessite beaucoup de délicatesse.  

Je partage ici ma manière de travailler. Elle est issue de mon expérience et de mes formations sur le deuil périnatal et le psychotrauma auprès de personnes qui ont travaillé avant moi sur ces sujets. Bien sûr, ce n’est pas la seule manière de faire.

J’ai envie de préciser que lors d’un arrêt de grossesse ou de la perte d’un bébé, il n’y a pas d’obligation à se faire accompagner. Certaines personnes ont d’autres ressources. Un entourage très présent, une communauté sportive, culturelle…De nombreuses ressources autres que l’accompagnement existent.

Pour ceux qui en éprouvent le besoin, l’accompagnant est un soutien, une personne qui est là pour elle, l, loin des projections et centré sur ses besoins. Cet accompagnant va œuvrer à mettre en place une relation la plus secure possible.

Se sentir à nouveau capable d’être en relation avec quelqu’un, se sentir en sécurité et en confiance dans cette relation, c’est fondamental dans le chemin du deuil périnatal.  C’est ce soutien qui permettra de se remettre en mouvement quand le moment sera venu.

Si vous n’êtes pas disponible, avez-vous des liens, un annuaire, vers des accompagnants spécialisés dans cette problématique ?

Mon agenda est quasiment tout le temps complet. Toutefois, je m’organise généralement pour avoir des créneaux disponibles assez rapidement pour pouvoir accueillir des personnes qui viennent de perdre leur bébé.

En parallèle, je suis en train de construire un annuaire. Au fil des formations et des supervisions, j’ai découvert des personnes pour lesquelles j’ai développé une grande confiance. J’oriente toujours les demandes que je ne peux pas prendre rapidement vers des personnes dont je connais la qualité professionnelle et les valeurs personnelles.

Promis, je publie l’annuaire d’ici la fin de l’année 😊

Et il ne faut pas oublier le travail des associations qui organisent des groupes de parole. C’est un travail différent qui permet de recevoir du soutien d’autres personnes avec expérience vécue. C’est précieux. Il y a par exemple AGAPA, SPAMA, Naître et vivre…

Diana | Coach personnelle en deuil périnatal, grossesse et parentalité d’après

J’ai créé un accompagnement qui est un véritable chemin de reconstruction de sa vie dans l’ensemble, car chaque sphère (relationnelle, professionnelle , couple, perso) est affectée, d’une manière ou d’une autre par le vécu du deuil. 

C’est aussi un chemin qui mène à Soi, car, tout ce que l’on n’a pas voulu, ou pas pu, explorer de soi avant ce drame refait surface, et j’y vois, moi, l’opportunité magnifique de se connaître davantage, de faire de soi le ou la meilleure coéquipière pour traverser les adversités de la vie.

Ce processus, je l’ai nommé REBUILD, car j’accompagne chaque mère, chaque parent, à reconstruire ce qu’il y a à reconstruire sur des bases nouvelles, plus authentiques. Car c’est là, pour moi, la beauté du deuil malgré l’immense douleur : ça nous confronte aux questions importantes de la vie, à ce qui est vraiment important pour soi, à ce qui fait sens, à redéfinir ce qui est désormais prioritaire. La mort vient vraiment éclairer le sens que l’on donne à sa vie.

Pendant 4 mois, j’accompagne ainsi chaque personne à se doter de « compétences » de nature à créer beaucoup de douceur, de soulagement et de déculpabilisation dans son vécu personnel et ce, peu importe à quel stade de son cheminement il/elle vient vers moi.

Ce processus, qui regroupe coaching, clés de compréhension, & outils somatiques au service du corps et de l’esprit, s’adresse à ceux et celles qui se sentent appelés à cheminer à mes côtés dans leur vécu de deuil mais aussi dans celui de la grossesse et de la parentalité « d’après ».

Quelques clés de cheminement:

> Non, le temps ne suffit pas à lui tout seul. Le risque étant de refouler ce que l’on ressent pour survivre… et les voir ressurgir quelques mois, années plus tard en se demandant ce qu’il se passe… plutôt que de développer la compétence d’accepter ses émotions.

> S’autoriser à tout ressentir, et se sentir légitime de tout ressentir ramène beaucoup d’apaisement dans le vécu. Car, il n y a pas de hiérarchie dans la douleur, peu importe le contexte factuel dans lequel le deuil éclot. Il y a deuil dès qu’il y a rupture nette et brutale entre ce que l’on souhaite ardemment vivre et la réalité telle qu’elle est.

> Il n y a pas d’étapes dans le deuil périnatal telles que modélisées par Elisabeth Kubler Ross, car cela sous-entend qu’une étape franchie, il n’y aurait pas de retour en arrière possible. Ce n’est pas le cas. On traverse des états émotionnels qui vont et viennent, par vague, dans une timeline propre à chacun.e. Je ne crois pas que l’on « fasse son deuil », je crois qu’on l’intègre à sa vie. Qu’il devient parti de soi et pas juste dans le chagrin et le manque, mais aussi dans beaucoup d’amour et de gratitude.

> Le deuil périnatal est vécu dans un contexte de maturescence, il a donc ceci de particulier qu’en même temps que l’on donne vie et mort, parfois en même temps, il y a également le processus de vie et de mort de la mère qui apparait et qui est trop peu mis en lumière, de même que le corps post-partum qui, a ce titre nécessite d’être traité comme tel, ce qui est particulièrement difficile tant il rappel ce qui peut-être vécu comme un échec, une trahison, ou à minima un rappel constant et douloureux de ce qui n’est pas.

Où me solliciter ? 

À lire aussi : Comment fêter le premier anniverciel ?

Accédez à des aides en ligne pour avancer après la perte de son bébé

Écouter un podcast 

Le podcast « au revoir podcast » se consacre au deuil périnatal. Des épisodes dans lesquels des questions sensibles et douloureuses sont abordées dans la bienveillance pour soutenir les parents endeuillés et les aider à se reconstruire. Vous retrouverez des histoires émouvantes, des parcours du combattant, des informations intéressantes. J’ai eu l’honneur de témoigner sur mon histoire avec Marie-Charlotte en juin 2022. Retrouvez le juste ici

Se procurer des livres

Vous pouvez retrouver en ligne de nombreux livres qui abordent le thème du deuil pendant la grossesse ou après la naissance. Il y a des ouvrages adaptés à tous, aux parents, aux proches pour comprendre comment aider, mais aussi pour l’expliquer aux enfants selon les âges.

Vous pouvez notamment vous rendre sur le site La passerelle des paranges pour trouver la lecture qui vous conviendra. 

De mon côté, j’avais envie de vous parler d’un livre en particulier, Parents orphelins. Il regroupe 100 témoignages de parents touchés par le deuil périnatal pour rendre ce sujet moins tabou et que les paranges se sentent moins seuls face à leur douleur.

Vous retrouverez à l’intérieur mon propre témoignage.

Offrir un cadeau : la box « mon étoile » 

Un coffret que j’ai créé spécialement pour les parents endeuillés afin de les soutenir dans ce moment difficile. Pour vous ou à offrir à des proches qui traversent ce drame. Cette délicate attention permet de leur montrer que vous pensez à eux et à leur petit ange parti trop tôt. 

À l’intérieur, vous découvrirez des petits cadeaux pour aider dans le deuil et permettre de garder un souvenir de l’enfant.

Rendez-vous dans ma boutique en ligne pour vous procurez la box

Gardez un souvenir de votre petit ange grâce à Souvenange

Souvenange est une association qui se consacre à l’accompagnement dans le deuil périnatal. Grâce à leurs photographes bénévoles, ils proposent de prendre en photo gratuitement le nouveau né décédé pour garder une trace de sa naissance et pouvoir l’intégrer à l’album familial. 

Ils retouchent également les photos prises par les parents ou les équipes hospitalières pour les rendre plus douces et gommer les aspects médicaux ou les traces engendrées par le décès de l’enfant.

J’ai d’ailleurs fait appel à leurs services pour retoucher une photo de Marie-Charlotte. Ils ont su effacer le côté médical en supprimant les fils sur sa poitrine et sa sonde nasale. J’ai pu conserver une jolie photo de ma fille pour en garder un doux souvenir.

Il faut beaucoup de temps et de force pour se remettre du décès de son enfant. Chacun le fait à son rythme et avec ses propres ressources. Sachez qu’il existe de nombreuses aides pour vous soutenir dans cette douleur. N’hésitez pas à les utiliser pour vous sentir moins seul et tenter d’avancer sur le chemin du deuil. 

Ce sujet vous intéresse ? Retrouvez mon article S’informer sur le deuil périnatal.

One thought on “Comment traverser l’épreuve de la perte d’un enfant”

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