La perte d’un bébé est l’une des épreuves les plus difficiles à surmonter dans la vie. Malheureusement, près d’une grossesse sur 100 aboutira au décès de l’enfant, in utero, à l’accouchement ou pendant ses premiers jours de vie. Quelles en sont les causes ? Comment les parents affrontent cette douleur et que prévoit la loi pour ces bébés partis trop tôt ? À l’approche de la journée de sensibilisation, je souhaite vous informer sur le deuil périnatal.

La définition du deuil périnatal 

Selon l’OMS, la mort périnatale définit le décès d’un bébé : 

– In utero à partir de la 15e semaine d’aménorrhée.

– À la naissance.

– Dans les heures qui suivent sa venue au monde. 

– Pendant ses 7 premiers jours de vie.

Les dernières données statistiques de la DREES (du ministère de la Santé et de la Prévention) pour 2021 rapportent que 8.9 grossesses sur 1000 seront confrontées au décès du bébé : 

  • 5.5 naissances sur 1000 sont concernées par une mortalité spontanée.
  • 3.4 naissances sur 1000 sont liées à une interruption médicale de grossesse. 

La perte du fœtus jusqu’à la 14e semaine d’aménorrhées, considérée comme une fausse-couche, n’est pas prise en compte dans ces données. Même si la grossesse n’est pas arrivée à un stade avancé, cette épreuve reste éprouvante et douloureuse à traverser pour beaucoup de femmes/de couples. Près d’une grossesse sur 4 est concernée par une fausse-couche.

Les causes du décès périnatal

  • Un problème médical détecté pendant la grossesse mettant en danger la mère (éclampsie, infection…)

Une malformation, un problème génétique ou une infection grave empêchant le fœtus d’être viable. 

La maman devra alors subir une interruption médicale de grossesse (IMG).

  • L’arrêt spontané du cœur du bébé pendant la grossesse après la 14e semaine d’aménorrhée. On parle alors de MFIU (mort foetal in utero).
  • Le décès du bébé à la naissance à la suite d’un accouchement avec complications, en raison d’un problème de placenta, d’une infection ou d’une maladie incurable.
  • La naissance prématurée. Elle rend le bébé vulnérable en raison de l’immaturité de son cerveau, de ses poumons, de son système digestif ou encore de son système immunitaire.

Les parents face à la perte de leur bébé

La perte de son enfant, in utero ou à la naissance est une épreuve extrêmement difficile à vivre pour les parents. C’est un petit être qu’ils ont aimé dès le début de la grossesse, avec lequel ils se sont projetés dans des moments de bonheur et d’avenir, et brutalement, tout s’effondre.

Le travail de deuil est long et passe par des étapes que les parents devront affronter à leur rythme pour tenter de se reconstruire et d’avancer. Ils vont ressentir tour à tour des sentiments : 

  • De culpabilité de n’avoir pas pu protéger leur enfant.
  • De honte de n’avoir pas réussi à mettre au monde un bébé en bonne santé.
  • De colère face à l’injustice ressentie.
  • Une profonde tristesse.

Le travail de deuil des parents est trop souvent minimisé. En effet, la perte de ce bébé reste abstraite pour l’entourage, qui n’aura pas eu le temps de le connaître. Les proches encouragent souvent les parents à passer rapidement à autre chose sans toujours bien prendre en compte cette peine immense qui semble insurmontable.

Il est important de se faire accompagner dans ces moments extrêmement douloureux, par un entourage bienveillant, un psychologue, une association, des groupes de paroles… pour ne pas rester seul face à la douleur. 

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La législation qui encadre le deuil périnatal 

La reconnaissance de l’existence de l’enfant est importante pour les parents. Voici ce que la loi prévoit : 

  • Pour les enfants mort-nés ou nés vivants mais non-viables (sauf fausse-couche précoce et IVG) : 
  • Selon le décret n°2008-800 du 9 janvier 2008, les parents peuvent obtenir un acte d’enfant sans vie auprès d’un officier d’état-civil suite à un certificat d’accouchement établi par le praticien qui l’a fait (automatique après 22 sa mais, peut être délivré à partir de 15 sa si le praticien le consent).
  • Depuis la loi du 6 décembre 2021, les parents peuvent faire figurer un ou des prénoms ainsi que le nom du père, de la mère ou des deux.
  • L’enfant peut apparaître dans la partie décès du livret de famille.
  • La famille peut demander des funérailles sur présentation du certificat médical d’accouchement.
  • Pour les enfants nés vivants et viables puis décédés : 
  • L’officier d’état-civil doit effectuer un acte de naissance puis un acte de décès grâce à un certificat médical attestant que l’enfant est né vivant et viable.
  • L’enfant apparaît sur le livret de famille avec nom(s) et prénom(s).
  • L’inhumation ou la crémation sont obligatoires.

Où trouver du soutien 

L’association AGAPA accompagne les parents endeuillés pour les aider à apaiser leur souffrance. Une équipe d’accompagnants à l’écoute, des cafés rencontres, des groupes de paroles ou encore un parcours personnalisé, pour ne pas rester seul face à la douleur. À l’approche de la journée mondiale du deuil périnatal, le 15 octobre, retrouvez leurs actions de sensibilisation et de soutien sur Instagram @associationagapa

Sources : 

2 thoughts on “S’informer sur le deuil périnatal”

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