PMA hors de France

Le système de santé français prend en charge actuellement 6 inséminations artificielles et 4 FIV jusqu’au 43 ans de la femme. Cependant, malgré un coût élevé, les couples ou les femmes seules sont toujours plus nombreux à se rendre à l’étranger pour réaliser des soins d’aide à la procréation. Les raisons ? Des techniques plus avancées, un âge pour la conception repoussé, ou encore un délai plus rapide pour recevoir un don de gamètes. Entre la Grèce et l’Espagne, découvrez ici trois parcours différents vers la parentalité grâce aux cliniques étrangères.

Aurélie : un long parcours en France et un petit garçon grâce à un don d’ovocytes en Grèce

Son parcours PMA commence en France, après la découverte d’une endométriose profonde. Elle fera 2 FIV dans sa région entre Aix-en-Provence et Marseille avec malheureusement la perte d’un bébé en début de grossesse.

Elle décide avec son mari de changer de centre et de se faire suivre à Grenoble à proximité de leurs parents. Mais le succès n’est pas au rendez-vous : 

« Après 8 ans d’attente, 7 années de PMA, 4 FIV, 3 opérations sous cœlioscopie, des mois et des mois en ménopause artificielle, un nombre incalculable de piqûres, des ponctions, des transferts, des échecs et un arrêt de grossesse, nous décidons de passer par le don d’ovocytes ».

Les dernières tentatives avec ses ovocytes montraient que sa réserve diminuait et que la qualité était moyenne.

Aurélie n’a pas eu d’hésitation concernant le don de gamètes. Certes, son enfant n’aurait pas ses gènes, mais elle l’aurait porté dans son ventre pendant 9 mois, l’aurait mis au monde et pour elle, c’était bien plus important que ses gènes.

Elle a alors presque 36 ans et ne veut pas subir les longs délais d’attente en France pour bénéficier d’un don d’ovocytes.

Ils se renseignent auprès de différentes cliniques, et c’est auprès d’Embryolab, une clinique en Grèce qu’ils ont le meilleur contact : « C’était une évidence, nous avions choisi notre clinique ».

Après avoir refait quelques examens et rempli des dossiers, l’aventure commence.

La donneuse est trouvée et le traitement peut démarrer. Un loupé sur le cycle d’Aurélie (une ovulation trop rapide), et le protocole est repoussé.

Quelques semaines plus tard, ils se rendent en Grèce pour la ponction de la donneuse et la fécondation des ovocytes avec le sperme de son mari. Ils obtiendront 6 embryons. 

2 seront transférés et 4 congelés.

« À chaque étape, à chaque question, le personnel de la clinique a été d’une grande disponibilité et d’une extrême bienveillance ».

Le 4 juillet, les résultats de la prise de sang tombent ! Aurélie est enceinte.

Une grossesse idéale et l’arrivée de son petit garçon Simon.

« Aujourd’hui, il a 9 ans et il connaît l’histoire de sa conception, de l’existence d’une femme, d’une fée qui nous a fait don de ses petits œufs.»

Ophélie 38 ans | En route vers le don d’ovocytes en Espagne pour devenir maman 

Ophélie est en couple depuis 9 ans avec Marc, 56 ans. Il a 2 enfants d’un précédent mariage. Ils se lancent dans les essais bébé en août 2020, mais rien ne se passe comme ils l’avaient espéré.

Ophélie décide de prendre rendez-vous avec un gynécologue spécialisé en PMA au bout d’un an sans test de grossesse positif.

Ils passent différents examens. On lui diagnostique alors une insuffisance ovarienne assez importante avec un taux d’amh de 0.69 à 36 ans. En parallèle, le spermogramme de Marc n’est pas alarmant mais pas non plus optimal.

Suite à ces résultats et pour ne pas perdre de temps, ils sont orientés vers un protocole de FIV. Malheureusement, le faible taux d’amh d’Ophélie n’est pas de bonne augure pour la stimulation. Son corps ne répond pas bien et la ponction ne permettra d’obtenir que 2 ovocytes qui ne donneront aucun embryon à transférer.

Les deux protocoles suivants donneront des résultats similaires. Un seul embryon pourra être transféré mais, le test sera négatif.

Après ces essais sans succès, la clinique leur annonce qu’elle ne les suit plus. Il n’y aura pas de tentative de FIV supplémentaire. On les oriente vers le don d’ovocytes, la meilleure solution pour qu’ils deviennent parents selon les médecins.

« C’est le trou noir ! Le ciel nous tombe sur la tête ! Je n’étais pas du tout préparée à cette éventualité ».

Ils cherchent malgré tout des conseils auprès de plusieurs centres PMA en France. Un seul acceptera de leur accorder une dernière insémination en septembre 2023. Le résultat est à nouveau négatif. « Le temps passe et nous voulions tout tenter pour avoir ce bébé et ne pas avoir de regrets ! »

Ophélie et Marc se rendent à l’évidence. Le don d’ovocytes est la prochaine étape de leur parcours. Les délais pour le don en France sont longs alors ils prennent contact avec des cliniques à l’étranger, une en Espagne et la seconde en République Tchèque.

« Notre choix s’oriente tout de suite vers la clinique espagnole. Nous avons eu un contact fluide, les échanges étaient bons et nous n’avons pas ressenti le besoin de se renseigner ailleurs. Et puis mon physique est plus proche de celui d’une femme espagnole ».

Ils partent donc dans la clinique IVI à Valence. Ophélie passe des examens complémentaires, dont une hystéroscopie en 3D. Les résultats mettent alors en évidence un utérus en forme de T qui pourrait gêner l’implantation d’un embryon. 

La clinique espagnole décide de faire des tests de protocole de transferts pour vérifier que son endomètre épaissi correctement. Les résultats montrent qu’il n’est pas homogène et ne mesure que 4 mm dans sa partie la plus mince. La décision est prise de pratiquer une intervention chirurgicale, la métroplastie, qui va permettre d’agrandir la cavité de l’utérus et lui donner une forme plus « normale ». 

« Monsieur et moi, nous sommes donc rendus chez IVI le 18 janvier dernier. Je me suis fait opérer par ma gynéco espagnole et j’en garde un bon souvenir !

Une équipe adorable, bienveillante, à l’écoute, une opération qui s’est bien déroulée. Je suis attendue le 23 février prochain pour vérifier que l’utérus a bien cicatrisé et programmer la suite de ce parcours. Si tout va bien elle m’avait dit qu’un essai pouvait avoir lieu 2 cycles après la métroplastie ».

Depuis leur entrée chez IVI Valence, ils se sentent enfin pris en charge. 

« Nous sommes sereins, portés par cette équipe espagnole vers notre but. Les échanges entre les rendez-vous restent toujours aussi faciles, rapides, la coordinatrice qui nous accompagne sur place est aussi principalement celle avec qui nous échangeons une fois rentrés en France. Nous pouvons sentir une certaine « proximité » avec elle ainsi que la gynécologue. Nous n’avons jamais ressenti ça en France lors de notre parcours. Nous ne sommes pas que des « patients » chez IVI, nous sommes Ophélie et Marc en route pour devenir parents ensemble ! »

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Laura et Jenny  | Une jolie famille grâce à la FIV ROPA

Jenny et Laura ont 32 et 35 ans. En 2020, elles décident de démarrer un parcours PMA à Bilbao afin de fonder leur famille.

« Nous avons opté pour une clinique très connue, en raison de sa réputation. Par chance, notre gynécologue français nous accompagne dans ce merveilleux projet ».

Laura est la plus âgée du couple. Elles décident alors qu’elle portera leur premier enfant. Les examens préalables s’enchaînent, mais les résultats ne sont pas ceux escomptés. Laura a une réserve ovarienne faible et une seule trompe opérationnelle. 

La clinique nous propose quand même de commencer par des inséminations artificielles avec donneur. 

« Nous ferons trois tentatives, toutes les trois négatives. C’est un coup dur pour le moral et pour le porte-monnaie. Nous sommes venues à bout de nos économies et nous ne nous sommes pas senties bien accompagnées par la clinique ». 

Laura et Jenny prennent une décision difficile. Elles décident de vendre leur van pour pouvoir continuer les protocoles et espérer devenir mamans au plus vite.

Après avoir lu quelques témoignages, elles choisissent une autre clinique. Elles se dirigent vers une structure plus petite, toujours à Bilbao.

Après discussion avec le médecin espagnol, la décision est prise d’orienter les nouveaux examens sur Jenny cette fois-ci. Le verdict tombe : elle est atteinte du SOPK, le syndrome des ovaires polykystiques. Malgré cette mauvaise nouvelle, elles décident de se tourner vers la méthode ROPA. 

À lire aussi : Le témoignage d’Alice, atteinte de SOPK et son combat pour enfin devenir maman.

Le mois suivant, chacune commence son traitement, Jenny en vue de la ponction et Laura pour se préparer au transfert d’embryon. 

La ponction de Jenny comptabilise 33 follicules. Il faut patienter ensuite 5 jours pour connaître le nombre d’embryons transférables. Et avec le problème de SOPK de Jenny, les nombreux follicules prélevés risquent de ne pas être tous matures. Le stress monte :  

« À J+1, 25 ovocytes ont été fécondés, à J+3, il nous restait 15 embryons en développement, et enfin l’appel à J+5, nous avons obtenu 10 embryons au stade de blastocystes ! Un réel soulagement de ne pas avoir fait tout cela pour rien ».

En raison de son SOPK, Jenny souffre d’une hyperstimulation et se voit obligée d’être arrêtée pendant plusieurs semaines. Et comme rien n’est simple, il faudra trois cycles pour que l’endomètre capricieux de Laura soit favorable à un transfert. Plusieurs traitements ont été testés pour améliorer l’épaisseur de l’endomètre et optimiser l’implantation de l’embryon.  

« En septembre 2021, le premier transfert d’embryon congelé est fait. 12 longues journées d’attente pour connaître enfin le verdict. Nous partons en vacances pour essayer de vivre cette attente sereine, mais il ne se passe pas une journée sans y penser. Laura fait un test urinaire le dernier jour des vacances, juste avant notre départ : il est positif ! Nos larmes de joie coulent et nous ne réalisons pas vraiment ». 

Dès le retour, Laura file au laboratoire pour faire une prise de sang. Elle est bien positive, puis une autre puis une troisième. L’attente de la première échographie est tout aussi éprouvante. Les nouvelles sont bonnes, ce petit embryon est bien placé avec un petit cœur qui bat. Un instant d’émotion qui montre encore la difficulté émotionnelle de ce parcours. 

« Nous avons été vraiment rassurées une fois l’échographie du premier trimestre passée. Nous sommes devenues mamans d’une petite fille pour notre plus grand bonheur. Lya est née le 14 mai 2022. Et par chance, il nous reste 9 embryons congelés ».

Le 26 juin 2023, elles décident d’agrandir la famille. Jenny fait un transfert d’embryon congelé et tombe enceinte lors de la première tentative. 

« La grossesse est en cours et une seconde petite fille va venir agrandir notre tribu de filles pour notre plus grand bonheur ».

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