Témoignage #3 : Sarah

Je vous présente aujourd’hui Sarah alias @seintesarah sur Instagram.

Sarah est une copinette Insta que je suis depuis mes débuts et qui a toujours ce sourire et cette joie de vivre que j’adore ! J’ai suivi son parcours PMA et l’heureuse annonce de sa grossesse ! Je ne vous en dit pas plus et vous laisse découvrir son histoire !

Peux-tu te présenter : 

Hello, je suis Sarah et j’ai 24 ans. Je suis en charge de la participation citoyenne des Enfants d’une Ville, et je suis la fondatrice de l’association Les Petits Ambassadeurs.

Quand as-tu démarré ton parcours PMA et pour quelles raisons ?

Au bout de 8 mois d’essais, j’étais partie consulter une gynécologue qui m’avait totalement rabaissée, avait soutenue que j’étais trop grosse, que je portais constamment mon poids comme « un frigo sur le dos » donc que je ne pouvais pas en plus de ça porter la vie… que les femmes noires n’étaient pas infertiles, vu tous les enfants qui naissent pour les allocations !

J’étais tétanisée et je ne voulais plus du tout consulter, en pensant que le problème venait de moi uniquement.

Et puis… j’avais de plus en plus besoin de réponses. Les cycles passaient, mon ventre restait vite, mes larmes de plus en plus abondantes… Je me suis fait violence et j’ai contacté mon centre PMA une première fois. J’ai annulé le rendez-vous un jour avant. De peur. Qu’on me juge ou même qu’on trouve le problème.

J’ai laissé passé 6 mois, puis en juin 2018 j’ai fixé mon rendez-vous avec la PMA, car je n’en pouvais plus de ne pas savoir… Nous avions besoin d’aide, après 17 cycles d’essais.

Peux-tu nous partager ton parcours pour avoir Eden ? 

  • Décembre 2016 : Anthony me demande en mariage à Berlin. Un si beau moment, après un voyage magnifique, qui réveille en moi un fort désir de fonder notre famille. Je suis prête. Il est prêt. Allons-y ! Je me vois déjà accoucher en août 2017…
  • Janvier 2017 : Dès le premier mois d’essais, je sentais que tout n’irait pas comme je le voulais. J’avais eu un premier rendez-vous gynécologique pour voir si tout allait bien, et on m’avait dit que j’avais un utérus très propice aux grossesses, que ce serait un jeu d’enfant. Pourtant, 8 mois sont passés, déjà des tonnes de tests d’ovulation et de grossesse, mais aucune grossesse.
  • Septembre 2017 : J’ai donc décidé d’avoir un autre avis gynécologique, mais je suis tombée sur une horrible personne, grossophobe et raciste, qui m’a fait perdre beaucoup de confiance en moi. Ça y est… tout est de ma faute.
  • Juin 2018 : Premier rendez-vous PMA où on nous demande de perdre du poids, et on demande à Anthony de ne plus fumer du tout. On nous prescrit une batterie d’examen : prises de sang, spermogramme, hysterosalpingographie.
  • Septembre 2018 : Anthony a arrêté de fumer depuis le mois d’avant, j’ai perdu 5 kilos. Tout semble bien aller. Mais… Malheureusement, le spermogramme est très mauvais : mon chéri est OATS marqué. La gynécologue envisage la FIV ICSI. Elle prescrit un nouveau spermogramme, un caryotype, des prises de sang et prévoit de nous inscrire a des réunions d’information pour la FIV et pour rencontrer le biologiste.
  • Novembre 2018 : résultats du spermogramme catastrophiques même si Anthony ne fume plus… Je me sens démunie, il se sent diminué. Il s’en veut, se sent coupable d’avoir fumé aussi longtemps pendant nos essais. On était au plus bas. Si bien que je n’avais pas pris au sérieux mon retard de règles de 7 jours. Pourtant, j’étais tombée enceinte naturellement.

Comment vit-on sa grossesse après un parcours comme celui-ci ?

La boule au ventre. La peur de le perdre. Mélangé à de la joie immense. Savourer chaque seconde. Se demander si c’est vraiment réel. Avoir des crises d’angoisse. Avoir des crises de rires, larmes.

Les essais ont clairement impacté ma grossesse : je pensais accoucher avant terme. Je ne cessais pas de penser à ce caryotype qu’on n’a jamais pu lire. Je me demandais si l’OATS de son papa allait être héréditaire.

Pour toi, comment expliques-tu que cela est marché cette fois ? 

Le 9 novembre, nous devions être en abstinence pour le spermogramme du lundi. Cependant, Anthony n’en pouvait plus d’attendre, et voulait absolument qu’on repousse le rendez-vous avec le laboratoire. Je refusais fermement, car je voulais avoir des réponses au plus vite. Et, sous ses requêtes répétées, nous avons reporté le rendez-vous pour le spermogramme, pour retenter la méthode naturelle. Je n’y croyais pas du tout.

Après ce rapport, je me suis levée et je suis allée faire 1h30 de sport en salle. Je ne suis pas restée allongée, je n’ai rien noté dans mon application de fertilité. En fait, je me disais que de toute façon la PMA allait nous aider car on avait un problème. Les grossesses miracles, ce n’est que dans les films hollywoodiens. 

Qu’as-tu trouvé le plus difficile dans ce parcours ? 

Pour ma part, c’était le total abandon une fois que j’ai vu mon test de grossesse positif. Je n’étais plus à leur charge : aucun contrôle, accompagnement. J’étais perdue. On me parlait d’échographie du premier trimestre, sage femme… je ne connais pas cet univers là. Comme si ce que je n’ai pas connu pendant 23 mois devait me venir naturellement.

Alors, j’ai moi-même contacté des gynécologues pour avoir de la progestérone, des vitamines, des échos… quelque chose. Pour que je me sente moins perdue.

Je me suis vraiment sentie comme jetée, alors qu’avec ce parcours, rien ne disait que bébé resterait accroché….

Et au contraire quel point positif en tires-tu de ce combat ?

Chaque jour que je regarde mon fils, je me dis tout le temps que j’ai une chance infime de l’avoir. Je dis merci à la vie, je lui dis « merci de m’avoir choisi moi. J’ai du attendre 2 ans et 9 mois, mais tu as fait de moi TA maman. Qu’est-ce que c’était autant d’attente face à une vie entière de bonheur ? J’aurais jamais pu rêver mieux que toi. » 

Comment arrivais-tu à garder le moral pendant ce parcours ?

Anthony. Mon pilier. C’est grâce à lui que j’ai tenu.

Et toutes les essayeuses et pmettes sur Instagram. Ouvrir mon compte en mai 2018 m’a permis de me rendre compte que j’étais loin d’être seule, et de faire de merveilleuses rencontres.

Tu as créé une chaîne Youtube, peux-tu nous donner le lien et nous dire ce qu’on y trouve, et ce que
cela t‘a apporté ?

J’avais surtout besoin d’un exutoire : m’exprimer librement, poser des mots sur ma peine, expliquer comment ça se passe pour aller en PMA. J’étais surprise de voir combien de femmes me disaient que ça les avait aidé. J’ai connu notamment ma copine Fanahee comme ça et essai bonheur 2020, que je suis encore.

Voici le lien de sa chaîne Youtube : (cliquez sur le logo)Et une de ses vidéos :

As-tu fais appel à d’autres spécialistes hors PMA, comme par exemple des praticiens en médecine
douce ?

Je n’ai contacté aucun autre spécialiste, mais j’ai utilisé le sport pour me soulager lorsque la peine était trop lourde à porter.

As-tu des livres, des sites, des comptes qui t’ont aidé dans ton parcours ?

J’ai regardé des films qui m’ont beaucoup touchée, en lien avec les essais bébés. Je vous recommande « Une Vie entre deux océans », je l’ai regardé tout au long des essais et, encore aujourd’hui, je ne cesse de pleurer en le regardant.

Quels conseils ou message aimerais-tu nous partager ?

Arrêter de fumer. Le tabac a rendu mon chéri OATS : c’est formellement inscrit sur ses spermogrammes, que la qualité délétère a été causée à cause d’une surexposition prolongée au tabac. Cela nous a valu 2 ans d’attente… en 3 mois d’arrêt total, bébé s’est niché au creux de mon utérus.

Choisi une question qui sera posée à la prochaine personne qui témoignera ici. 

Que dirais-tu à celles qui veulent abandonner les essais bébés ?

Et voici la question de la précédente pour toi : « Si le parcours durait trop longtemps, est-ce que tu envisagerais l’adoption ou le don d’ovocytes (ou y as-tu déjà pensé) ? »

Je n’ai aucun soucis à envisager d’autres méthodes pour devenir maman. J’aurais bien voulu adopter ou avoir un don d’ovocytes, même si la procédure est souvent loin d’être simple! Je vois la maternité comme un contenant plus qu’un contenu ❤

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