Ne faisons pas une généralité, mais on ne va pas se mentir, en PMA, les hommes, qu’ils le veuillent ou non, ne subissent pas les mêmes désagréments que nous. Ça peut d’ailleurs devenir une source de conflits dans le couple et créer des tensions. Mais alors, pourquoi vivent-ils les choses différemment des femmes ? Et pourquoi les hommes s’impliquent moins dans le parcours PMA bien qu’ils aient très envie d’avoir un bébé ? Essayons d’y voir plus clair.
Les hommes sont souvent mis de côté dans le parcours médical
Lors des premières consultations en PMA, on se rend vite compte que peu importe le problème qui cause l’infertilité dans le couple, c’est la femme qui va endurer le plus de désagréments.
C’est vrai, on va seulement demander à monsieur de se rendre au laboratoire faire un « simple » recueil de sperme tandis que nous, on va subir tout un tas d’examens pas toujours agréables et assez invasifs. Et là, souvent, on se dit que c’est injuste. Si si, vous vous l’êtes forcément dit, et c’est normal !
Ces messieurs échappent à un parcours très médicalisé les concernant et ça les aide à avoir plus de recul que nous. Ça n’empêche pas qu’ils soient compatissants et aux petits soins, mais il faut le reconnaître, certaines fois, on aimerait bien partager un peu les galères avec eux.
Conseils :
- Même si les différents rendez-vous de suivi en PMA ne concernent que des contrôles médicaux sur la femme, n’hésitez pas à lui demander de vous accompagner de temps en temps au moins pour qu’il puisse se rendre compte des différents examens et des compte-rendus des médecins.
- Il peut aussi vous aider lors des traitements, en vous faisant les piqûres par exemple. Et si pour lui c’est trop difficile (et oui, ce n’est pas évident pour tout le monde), chargez-le d’une mission. Par exemple aller chercher les médicaments à la pharmacie ou prendre des rendez-vous à votre place. Allégez votre charge mentale en lui déléguant certaines tâches.
Ils gèrent différemment l’aspect émotionnel ressenti en PMA
C’est bien connu, nous les femmes, on a les émotions en dents de scie ! Et en PMA, c’est encore pire. Merci les hormones x 1000, mélangées à la peur que ça ne marche pas, aux contraintes physiques et d’organisation liées aux traitements… et j’en passe.
Nos hommes ont cette facilité à être beaucoup plus constants dans la gestion de leurs émotions. PMA ou pas, c’est comme ça, mais des fois ça nous rend folles !
En plus, on a un côté beaucoup plus curieux, on va chercher des informations sur Internet, quitte à se faire peur parfois, on anticipe beaucoup en cas d’échecs… tandis qu’eux vivent les choses au jour le jour.
En plein traitement, cette différence peut faire des étincelles et cela peut créer des disputes.
C’est vraiment important de communiquer pour dire ce que chacun ressent, sans pour autant se juger. Et si vous avez l’impression que ce n’est pas suffisant, il est peut-être préférable de vider votre sac à une personne neutre (psychologue…) pour éviter de générer trop de frustration ou de disputes dans le couple.
La gêne liée à l’infertilité masculine : une explication sur le fait que les hommes s’impliquent moins dans le parcours PMA
Lorsque c’est l’homme qui est touché par l’infertilité, il a souvent l’impression que c’est sa virilité qui est en jeu. Il peut avoir tendance à se fermer, non pas parce qu’il vous laisse galérer toute seule dans votre coin.
Mais souvent parce qu’il se sent impuissant et qu’il vous voit subir tout un tas de désagréments dont il est le responsable sans pouvoir vous aider.
En plus, il aura de son côté souvent plus de mal à se confier. Les hommes sont moins tentés par les psy et parler de ses problèmes de spermatozoïdes avec ses potes autour d’une bière ça ne les enchante pas forcément. Je caricature un peu là, désolé messieurs, mais, dans les faits c’est un peu ça.
Si c’est le cas, rassurez-le sur le fait que vous ne lui en voulez pas parce que le problème vient de lui, mais dites lui bien que vous avez besoin de sa présence et de son investissement pour réussir ensemble ce parcours pas toujours évident. Et l’objectif est commun : avoir votre bébé à tous les deux !
Témoignage de Kévin Dufour, en parcours PMA avec sa femme depuis fin 2020
Il était assez évident pour Kévin de devoir passer par un parcours médical pour avoir un bébé.
« Nous sommes 3 garçons dans la famille et les 3 sont en PMA » confie-t-il.
Avec sa femme, ils décident d’aller consulter assez rapidement et le verdict qu’il imaginait tombe : une faible concentration de spermatozoïdes. Une conception naturelle risque d’être très difficile.
« En tant qu’homme, c’est difficile à accepter, on se prend une claque, on se sent impuissant ».
Mais Kévin ne se laisse pas abattre pour autant. Il décide d’être acteur de leur parcours et de le vivre main dans la main avec sa femme.
Sa manière à lui de participer pleinement :
- Il assiste à un maximum de rendez-vous pour la soutenir, mais aussi en profiter pour poser des questions que sa femme n’oserait pas poser.
- Il se renseigne sur des méthodes à essayer pour les futurs protocoles et soumet ses suggestions à l’équipe médicale.
- Il rassure sa femme au maximum et fait en sorte qu’elle ne culpabilise pas.
S’il y a une chose que Kévin regrette, c’est d’avoir mis le couple en lui-même de côté. La PMA rythmée par les examens et rendez-vous médicaux est bien souvent le piège de beaucoup d’entre nous.
Mais qu’à cela ne tienne, il compte bien se rattraper pour leur futur protocole prévu en octobre après leur mariage.
Néanmoins, Kévin veut vous rassurer :
« Toutes ces épreuves n’ont fait que renforcer notre amour ! Même après trois échecs, on ne baisse pas les bras, on ne lâche rien et on y croit ! ».
Son conseil :
« N’oubliez pas de dire à votre femme que peu importe l’issue, vous l’aimez. Avoir un mini nous est le Graal mais rien ne détruira notre amour ! Hors de question de l’abandonner ! ».
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