Témoignage #1 : Loriane

Nouvelle année, nouvelle rubrique sur le blog !

J’en profite tout d’abord pour vous souhaiter à tous une très belle nouvelle année 2020 !

Je mets en ligne un premier témoignage d’une Pmette, Loriane, alias Superfivette ! Vous la retrouverez sur Instagram et Facebook.

Loriane est une des premières personnes que j’ai rencontré sur Instagram, lorsque je me suis inscrite après la perte de ma fille. Elle m’a toujours soutenu, et le fait toujours d’ailleurs 🙂 , et m’a elle aussi demandé de témoigné sur son Blog. J’avais donc forcément envie qu’elle soit celle qui inaugurerait cette nouvelle rubrique sur le blog !

Alors merci Loriane de ton soutien de chaque jour, ta force et ton courage dans ce combat que tu as su nous partager !

Peux-tu te présenter : 

Bonjour Flavie, je m’appelle Loriane, j’aurai 30 ans en juillet et je suis en couple avec Thomas depuis 2008. On est pacsés et parents de jumeaux, Alessio et Milan, nés le 17 septembre 2019.

Quand as-tu démarré ton parcours PMA et pour quelle raison ? 

On a débuté la PMA en 2018 pour un souci masculin. Mon chéri est OATS (oligoasthénotératospermie) sévère à modéré. C’est-à-dire qu’il y a plusieurs anomalies : une faible concentration du sperme, une mobilité trop faible et une trop grande proportion de spermatozoïdes anormaux. De mon côté tout va bien, j’ai même une bonne réserve ovarienne.

Peux-tu nous partager ton parcours pour avoir tes fils ?

En janvier 2017 on décide de fonder notre famille. L’été arrive et toujours rien, malgré des cycles réguliers, des tests d’ovulation positifs, des rapports réguliers… On commence à me dire que j’y pense trop, que ça viendra… Mais je sens que quelque chose ne va pas.

Le premier gynéco que je consulte me fait une écho, me dit que tout va bien. Je dois revenir le voir « dans un an et demi » si toujours aucune grossesse…  Je cherche un autre gynéco et trouve une perle. Pour lui, rien ne sert d’attendre, on fait un bilan d’infertilité primaire en novembre 2017.

En décembre, le résultat tombe, chéri est OATS, il faut passer par la PMA pour avoir un bébé… Le choc, la tristesse, l’injustice … J’ai bien fait de m’écouter, de changer de gynéco, on a gagné un temps précieux. C’est le début du parcours de PMA.

On a notre 1er rdv au centre de PMA de Poissy (78) en mars 2018 puis un second rdv en mai 2018 après quelques examens complémentaires. La gynéco est sympa, optimiste et rassurante.

Juin 2018, je débute le traitement de stimulation pour la FIV ICSI 1 que je supporte plutôt bien, je me fais les injections seule, le dosage est faible car je risque l’hyperstimulation.

En juillet 2018, j’ai ma ponction en « anesthésie locale », une horreur, je n’ai jamais autant souffert… Mais la récolte est bonne, 18 ovocytes qui donneront finalement 3 embryons. Deux jours après on me transfère un embryon J2 « top qualité ». Premier échec, prise de sang négative la veille de mon anniversaire… Je me relève assez vite et me raccroche aux 2 embryons J5 congelés.

En septembre 2018 je débute le traitement pour le TEC 1 mais je ne réponds pas bien, mon endomètre est trop fin, on arrête le traitement et on annule le transfert. Deuxième coup dur. On n’avait pas envisagé ce cas de figure…

En octobre 2018, nouveau traitement pour le TEC 1 bis, que je supporte très mal (fatigue extrême, vertiges, déprime…). Malgré tout, j’y crois vraiment cette fois. Nouvel échec, très dur à encaisser (en plus, faux positifs en tests de grossesse, pas d’ovitrelle je précise). La gynéco ne montre aucune empathie et je vais mal, j’ai besoin d’une pause pour récupérer physiquement et moralement. Je décide de prendre rdv dans un autre centre de PMA au cas où. Mais il nous reste un embryon.

En janvier 2019 on décide de faire le TEC 2 plus discrètement, j’ai mon transfert le 31 janvier et le 11 février j’apprends que je suis enceinte… Mon taux est de 503UI ! Je n’y crois pas… C’est notre tour ! Le taux évolue super bien et lors de l’écho de datation on découvre qu’on aura non pas un mais deux bébés miracles. Quel bonheur !

Qu’as-tu trouvé le plus difficile dans ce parcours ?

Beaucoup de choses… D’abord il faut faire le deuil d’un « bébé couette », accepter l’incertitude et l’absence de contrôle, supporter les montagnes russes de la PMA… On veut y croire mais on ne sait pas quand ça marchera ni même si ça marchera.

C’est dur aussi de vivre l’attente et les échecs alors qu’on apprend pleins de grossesses autour de nous… On ne souhaite à personne de connaître la PMA mais le bonheur des autres nous renvoie à notre tristesse. Et il y a certaines phrases indélicates qui nous blessent.

Une anecdote rigolote ? 

Je n’ai pas vraiment d’anecdote rigolote de mon parcours… Si ce n’est que je suis devenue la pro du déshabillage express pour les échos de contrôle et une fois un gynéco m’a dit que j’étais plus rapide que l’éclair pour me préparer pour l’écho et ensuite me rhabiller…

Pour toi, qu’est-ce qui a fait que cela a marché cette fois-ci ? 

Mon endomètre était à 10mm contre 7,5 mm en moyenne… C’est grâce à la prise du provamès par voie vaginale.  Je ne savais même pas que c’était possible. Ensuite il y a la qualité de l’embryon (quoique les autres aussi étaient « top qualité » selon les biologistes) et peut-être l’aspegic nourrisson en plus, prescrit non pas par ma gynéco de PMA mais par mon super gynéco de ville.

La cure prescrite par la naturopathe m’a peut-être aidée aussi (j’étais épuisée, j’avais des carences et le foie « fatigué » à cause d’une perte de poids rapide et des traitements PMA). Elle donne des conseils sur l’alimentation, l’hygiène de vie et prescrit des compléments alimentaires naturels (chardon marie, oméga 3…).

Je pense que la pause de 2 cycles, sans aucun traitement, a été bénéfique aussi bien physiquement que moralement. Honnêtement je ne croyais pas en ce TEC 2…

Comment s’est passé ta grossesse ? 

Pour une grossesse gémellaire, ça s’est globalement bien passé, mais ça reste éprouvant !

Au 1er trimestre j’avais les effets du traitement PMA (migraines, fatigue, vertiges etc) que j’ai arrêté à 15SA, mais pas de nausées.

Au 2ème trimestre ça s’est arrêté mais les douleurs à la symphyse pubienne sont apparues (« syndrome de Lacomme », douleurs intenses jusqu’à la fin de la grossesse) ainsi que les insomnies.

Le 3ème trimestre a été plus compliqué, j’avais vraiment mal partout (symphyse pubienne, dos etc.), je me sentais très lourde (+22kg en tout) et j’étais un peu inquiète car col raccourci… Donc injection de corticoïdes pour la maturation des poumons des bébés en cas d’accouchement prématuré, repos obligatoire et suivi par une sage-femme à domicile pour des monitorings deux fois par semaine dès le début du 7ème mois.

Finalement j’ai été déclenchée à 35+3SA pour pré-éclampsie, j’ai accouché par voie basse avec hémorragie de délivrance et ensuite j’ai eu le hellp syndrome (complications pré-éclampsie). Mais pour moi le plus douloureux a été la séparation avec nos bébés pendant une semaine après leur naissance… Il n’y avait plus de place pour eux en neonat et mon état instable ne m’a pas permis d’être transférée auprès d’eux. J’ai eu une transfusion sanguine et j’ai été surveillée de près pendant une semaine (protéines dans les urines, tension, foie, reins…). Heureusement, nos bébés allaient bien dès la naissance et se portent à merveille aujourd’hui ! Autonomes pour respirer, boire au biberon, pas de couveuse…

Vas-tu plus tard expliquer à Alessio et Milan comment ils ont été conçus ? 

Oui pour nous c’est une évidence. Ça fait partie de leur histoire, de notre histoire familiale. J’ai un blog,un compte Insta et j’aimerais écrire un livre pour raconter mon histoire.

As-tu fais appel à d’autres spécialistes hors PMA, comme par exemple des praticiens en médecine ?

Depuis le début des essais bébé, je faisais régulièrement des soins énergétiques (mélange reiki, magnétisme etc.). Après l’échec  du TEC 1 bis, j’ai vu une naturopathe et  j’ai consulté une psychologue pour la première fois. Ça m’a fait beaucoup de bien.

J’ai aussi toujours fait des séances d’ostéopathie régulièrement. Mais je n’ai jamais essayé l’acupuncture par exemple…

As-tu des livres, des sites, des comptes qui t’ont aidé dans ton parcours ? 

J’ai créé mon compte Insta et mon blog juste après mon 1er échec et j’ai fait de magnifiques rencontres virtuelles et réelles. Dès le début j’ai décidé de suivre à la fois des femmes toujours en protocole de PMA et des ex-Pmettes devenues maman car ça me donnait beaucoup d’espoir. Tu es l’une des premières Pmettes que j’ai suivie et j’ai toujours été impressionnée par ta force, ton optimisme malgré ton histoire douloureuse.

J’ai aussi vite suivie Laetitia (Mes Etoiles et mon Futur) un exemple de femme battante ! Et bien d’autres Pmettes…

Le site fiv.fr est une pépite, je l’ai beaucoup consulté dès qu’on nous a parlé de PMA pour savoir à quoi m’attendre et me rassurer. J’ai aussi lu le livre de Mia Fievez « C’est parce que t’y penses trop ». On se sent moins seule…

Quels conseils ou message aimerais-tu nous partager ?

Il est essentiel pour le couple d’être bien entouré lors du parcours de PMA. Il faut évidemment choisir l’entourage que l’on souhaite informer, celui qui nous apportera du soutien, du réconfort, qui nous aidera à nous changer les idées dans les moments compliqués…

Ne pas hésiter à s’éloigner de l’entourage qui ne fait pas preuve d’empathie, minimise ce qu’on vit voire nous blesse ou juge par ses propos…

Echanger avec d’autres femmes qui vivent la PMA m’a beaucoup apporté. On se sent comprise, soutenue et on se booste entre nous. Il y a une magnifique communauté de Pmettes/Fivettes sur les réseaux sociaux, on fait de belles rencontres virtuelles et  réelles. Même si on a toutes une histoire et un parcours différent on partage le même combat pour devenir maman.

Choisi une question qui sera posée à la prochaine personne qui témoignera ici. 

Si tu avais su que tu devrais passer par la PMA pour fonder ta famille, aurais-tu débuté les essais bébé plus tôt et pourquoi ?

Ton mot de la fin !

On a le droit d’être triste, en colère, on a le droit de tomber mais il faut toujours se relever et continuer le combat.

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